Projet éducatif du Pouvoir Organisateur

Projet éducatif du Pouvoir Organisateur

Mission de l’école chrétienne

Une histoire particulière
Dans un régime de liberté d’enseignement, l’organisation des écoles s’enrichit de la pluralité des initiatives. C’est ainsi que, dans l’histoire de notre pays, l’Église catholique – diocèses, congrégations, paroisses, associations de chrétiens – a offert un service scolaire dans tous les niveaux et formes d’enseignement. Selon les besoins du temps, les communautés chrétiennes ont pris de façons diverses leurs responsabilités dans l’éducation des jeunes et la formation des adultes.

Un nouveau regard
Les écoles chrétiennes sont les héritières de cette attitude responsable et ne peuvent s’y dérober.
Aujourd’hui, les institutions chrétiennes sont transformées notamment par la reconnaissance de l’autonomie des réalités profanes et par la pluralité des convictions et des cultures qui s’y retrouvent. Ces transformations amènent les écoles à porter un regard nouveau sur leur identité et leurs options fondamentales.

Unité de la formation humaine et de la formation chrétienne
Au fondement de l’école chrétienne se trouve l’intuition que la formation de l’homme et l’éveil du chrétien à la foi forment une unité : ce qui élève l’un élève l’autre. Cette conviction fonde l’humanisme chrétien. La foi et les cultures s’interpellent en permanence et s’enrichissent mutuellement.

Le projet
Ce faisant, les communautés chrétiennes se mettent au service de la société et de la jeunesse d’une façon qui leur est propre, comme d’autres organismes publics ou privés le font à leur façon. La perspective évangélique éclaire cette fonction sociale et lui donne une signification et une dimension nouvelles. Elle s’inscrit dans une histoire, celle des relations de l’homme avec Dieu. Pour elle, l’homme s’accomplit dans sa relation à Dieu. L’école chrétienne a donc la conviction qu’elle humanise en plénitude en ouvrant à Dieu et au Christ. La mission de l’école chrétienne est ainsi une vocation toujours à remplir.

À la lumière de l’Évangile

Service de l’homme et amour de Dieu
En créant et en soutenant des écoles, la communauté chrétienne assume sa part du service à la société. En travaillant au bonheur de l’homme et au bien de la société, elle travaille à l’avènement du Royaume de Dieu. L’amour de Dieu et l’amour du prochain y ont partie liée. La relation pédagogique que l’école chrétienne met en œuvre trouve par là une dimension nouvelle : elle s’enracine et s’accomplit dans l’amour de Dieu, tel que Jésus nous l’a fait connaitre.

Éducation aux valeurs
A ce titre, elle promeut dans sa démarche éducative des valeurs évangéliques qui sont aussi le bien commun de l’humanité : notamment le respect de l’autre, la confiance dans les possibilités de chacun, le sens du pardon, le don de soi, la solidarité responsable, l’intériorité, la créativité. Elle se veut particulièrement attentive aux plus démunis.
Ces valeurs humaines, Jésus, suivi par ses témoins, les a assumées de façon radicale et leur a donné, jusqu’à travers sa mort et par sa résurrection, une force et un éclat particuliers.

Inspiration chrétienne
L’école chrétienne a aussi pour mission d’annoncer la Bonne Nouvelle du Christ. À cette fin, elle entretient vivante la mémoire de l’évènement fondateur, toujours actuel : la vie, la passion, la Résurrection de Jésus-Christ. Elle en témoigne par ses actes. Cet évènement est capable d’éclairer le sens que chacun cherche à donner à sa vie, personnelle et collective. L’école chrétienne trouve ainsi sa référence essentielle dans la personne de Jésus et dans les signes qu’en a gardés la tradition vivante de l’Église. Elle a donc la conviction qu’elle éduque pleinement à la lumière de l’évangile.
L’école chrétienne offre à chacun la liberté de construire sa propre identité en relation avec le Dieu de Jésus, de se sentir interpellé par la Bonne Nouvelle de l’Évangile.

La tâche au concret
Cette tâche s’effectue dans l’activité même d’enseigner, car là où se construisent les savoirs et les savoir-faire, se forment l’esprit et le sens de la vie. Les valeurs humaines et évangéliques trouvent encore leur forme concrète dans l’organisation scolaire et dans la façon de vivre les relations entre les personnes.
La qualité du cours de religion contribue grandement à cette même fin, surtout s’il est soutenu par l’éducation de la famille et de la paroisse. Il questionne la vie, il est questionné par elle.
Selon l’endroit du chemin où se trouve chacun, l’école chrétienne s’oblige en outre à offrir des lieux et des temps de ressourcement, de prière véritable, d’expérience spirituelle, de célébration et de partage où peut s’apprendre, avec les mots et les gestes, le sens de la foi.

Ouverture et liberté
L’école chrétienne accueille volontiers ceux qui se présentent à elle ; elle leur fait connaitre son projet, pour qu’ils la choisissent en connaissance de cause : chrétiens et fidèles d’autres religions, croyants et non-croyants, chrétiens différents dans leur sentiment d’appartenance à la foi et à l’Église. Sans être nécessairement de la même communauté de foi, ils seront invités au moins à partager les valeurs qui inspirent l’action de l’école.
L’école chrétienne traite celles et ceux qu’elle accueille dans le plus grand respect de leur liberté de conscience, en s’interdisant toute manipulation ou violence morale.

Chacun selon sa situation propre.

La mission d’Église de l’école, comme sa fonction sociale, est l’affaire de toute la communauté éducative. L’école chrétienne est une communauté de vie; elle entretient des liens avec l’ensemble de la communauté chrétienne.
Les organisateurs sont les garants de cette mission, les directions la promeuvent, les familles en sont bien informées et sont invitées à la soutenir et à y participer. Les membres du personnel de l’établissement collaborent loyalement au projet selon la tâche propre à chacun. Pour poursuivre ensemble une action cohérente, ils ont à cœur de faire vivre, dans leurs propos, leurs attitudes, leurs modes de relations, l’esprit qui anime ce projet. Si tous ne peuvent partager de l’intérieur les convictions qui l’inspirent, tous le respecteront et accepteront qu’il se développe. Chacun restera attentif aux questions et aux convictions d’autrui. Une équipe pastorale animera le projet chrétien de l’école en veillant à
garder vivante la mémoire chrétienne comme d’un événement toujours présent. Elle devra pouvoir compter sur la sympathie des collègues et le soutien actif de la direction.

Au service de l’homme

Former la personne
L’école se propose d’abord de développer la personnalité tout entière de l’élève. De la maternelle à l’université et quelque soit le type d’enseignement, elle éveille la personnalité de chacun aux dimensions de l’humanité, qu’elles soient corporelles, intellectuelles, affectives, sociales ou spirituelles. Elle le fait en mettant chacun en rapport avec les œuvres
de la culture : artistiques, littéraires, scientifiques et techniques.
L’école aide l’élève à accéder à l’autonomie et à l’exercice responsable de la liberté. Elle accorde un soutien privilégié à ceux qui en ont le plus besoin.

Former le citoyen
L’école vise également à former le citoyen de son quartier, de sa région, de son pays, de l’Europe et du monde dans une société démocratique, fondée sur le respect des droits de l’homme. L’école souhaite que les élèves deviennent des hommes et des femmes, acteurs de la vie sociale, soucieux de justice et de paix. Dans ce but, l’école développe en son
sein des pratiques démocratiques où chaque élève est accueilli et respecté par ses pairs, quelle que soit sa culture, son origine, sa religion. L’école souhaite créer un climat d’égal respect des filles et des garçons, dans le but de former des citoyens respectueux de l’égalité des droits des femmes et des hommes. De cette manière, elle les prépare à prendre part à la vie collective, dans ses dimensions associatives et politiques.

Former l’acteur de la vie économique
L’école veut encore assurer le développement des aptitudes nécessaires à l’insertion dans une vie économique et professionnelle au service de la personne et de la société. Elle ouvre ainsi la possibilité d’exercer une activité valorisante au sein du monde du travail. Elle fait de ceux qui s’adressent à elle des acteurs responsables, efficaces et créatifs dans une vie économique en constante évolution.

Une tâche commune à toute la communauté scolaire
Ces objectifs sont communs à toute la communauté scolaire. Chacun, selon sa responsabilité, concourt au même but. Il y apporte ses propres compétences et respecte les compétences des autres.

Tous les membres de la communauté scolaire se rassemblent autour d’un objectif commun et se donnent les moyens d’évaluer les résultats de leur action. Leur tâche commune implique une volonté de communication, de concertation et de transparence. Cette action, l’école chrétienne la met en œuvre comme toute institution scolaire.

Les élèves et étudiants sont les acteurs de leur propre formation. Avec l’aide de leurs éducateurs, ils construisent et formulent peu à peu leur projet personnel.
Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. L’école ne peut réussir toute sa tâche sans les parents, comme ils ne peuvent la réussir sans elle.
Les organisateurs, héritiers des fondateurs de l’école, ont une responsabilité particulière du bien commun. Ils doivent rendre compte à la société de leur action et des moyens qui y sont affectés.
Les équipes de direction animent le projet éducatif, pour qu’il se réalise dans leur école. A cette fin, elles en gèrent quotidiennement les ressources, tant humaines que matérielles.
Les membres du personnel d’enseignement et d’éducation
, dans leurs tâches respectives, sont les professionnels de l’école. Ils apportent savoir et savoir-faire dans la maitrise des apprentissages et dans la pratique quotidienne de la vie commune.
Les membres du personnel administratif, les techniciens de surface, les ouvriers et le personnel accueillant contribuent, eux aussi, au bien-être et à la bonne marche de l’établissement.